Prix du lait : la filière laitière inquiète pour 2023
Avec l’inflation galopante dans l’alimentaire (+15,8% en mars 2023 selon l’Insee), la filière laitière redoute que l’année 2023 soit synonyme d’un prix du lait payé au rabais à ses producteurs. Ces perspectives économiques seront abordées par les acteurs de la filière laitière de Lozère, à l’occasion d’une journée organisée à Le Buisson ce jeudi 6 avril, par Le Comité d’initiative laitière (CIL) de Lozère.
Dans un contexte d’inflation synonyme de hausse des charges, la filière laitière s’inquiète pour 2023. Après avoir vu leurs marges progresser de près de 32.6% l’an passé, grâce entre autres à l’entrée en vigueur de la loi Egalim, les producteurs laitiers ont pu, l’année dernière, faire face à la hausse des coûts de production. C’est ce que note le ministère de l’agriculture dans son bilan conjoncturel 2022 : » Sur les neuf premiers mois de l’année [2022], la hausse du prix du lait compense ainsi celle des coûts de production.«
Entrée en vigueur en 2021, la loi Egalim 2 a permis de protéger davantage la rémunération des agriculteurs. Elle interdit notamment aux distributeurs et agro-industriels de négocier sur le prix des matières premières agricoles. Mais pas des coûts des production.
On a arrêté de perdre de la valeur au niveau du lait qui était payé aux exploitations. Les charges ont augmenté, mais le prix a aussi suivie. Il manque toujours le même écart au niveau du production, c’est-à-dire le point d’équilibre entre ce que ça coûte et ce que l’on est payé, mais au moins cela ne s’est pas aggravé. C’est notamment du fait de la loi Egalim, qui a permis d’arrêter cette déflation agricole.
Pierre André, Animateur du CIL
Or, avec l’inflation qui se poursuit en 2023, Sebastien Durand, président du Comité d’initiative laitière de Lozère, craint que les prix du lait soient revus à la baisse :
Il a fallu aller au delà de cette loi Egalim pour aller chercher du prix aussi par rapport à l’augmentation des charges. L’an dernier on a obtenu 50 à 60 euros les 1000 litres. Cela a donné un peu de visibilité aux producteurs. Par contre il ne faudrait pas qu’en milieu d’année 2023, la grande distribution ou les pouvoirs publics, en voulant défendre le pouvoir d’achats des consommateurs, reviennent à la table des négociations à la baisse.
Sébastien Durand
Comme le notait l’Observatoire des prix européen, la France faisait partie des pays qui ont connu la plus faible augmentation prix du lait entre 2021 et 2022. Elle était de l’ordre de 20%, soit moitié moins que la moyenne européenne.
Ce sujet du prix du lait sera abordé aujourd’hui à l’occasion d’une journée organisée à Le Buisson par Le Comité d’initiative laitière de Lozère .La question du renouvellement des générations sera aussi à l’ordre du jour. Dans les dix prochaines années en effet, la moitié des agriculteurs aura atteint l’âge de partir à la retraite. Une problématique qui concerne l’ensemble du secteur agricole.
A ce jour, la Lozère comptent entre 350 et 400 producteurs laitiers, soit 100 de moins qu’il y a 6 ans. Le prix moyen du lait standard payé aux producteurs lozériens s’établit autour de 420 euros les 1000 L.
Ecoutez Pierre André, et Sebastien Durand :