Les Musicales de 48FMOrinoco

Orinoco // Louise Michel : Communarde et poète

Ecoutez l’émission en podcast :

« Vierge rouge » ou « louve noire »

Une heure pour découvrir Louise Michel, née en 1830 en Haute Marne et décédée en 1905 à Marseille. Institutrice, écrivaine, militante anarchiste, franc-maçonne française aux idées féministes, figure majeure de la Commune de Paris et connue sous le nom de la vierge rouge, Louise Michel fut une icône de la Commune de Paris. Incarcérée puis déportée au bagne de Cayenne, elle consacra sa vie à instruire et déclara : « La tâche des instituteurs est de donner au peuple les moyens intellectuels de se révolter. »

De retour à Paris, après 9 ans de prison et de déportation, la foule l’accueille chaleureusement aux cris de « Vive Louise Michel ! Vive la Commune ! ». Elle reprendra immédiatement son activité de militante et de femme de lettres, donnant des conférences, intervenant dans des débats politiques. Le 9 mars 1883, une manifestation de sans-travail s’organise aux Invalides, avec à leur tête, Louise Michel. Elle y arbore un drapeau noir improvisé sur lequel apparaît une inscription : « Du pain ou la mort ! ». Quelques semaines plus tard, lors de son procès, le 22 juin 1883, elle déclara : « J’ai vu les généraux fusilleurs ; j’ai vu M. de Galliffet faire tuer, sans jugement, deux négociants de Montmartre qui n’avaient jamais été partisans de la Commune, j’ai vu massacrer des prisonniers, parce qu’ils osaient se plaindre. On a tué les femmes et les enfants : on a traqué les fédérés comme des bêtes fauves : j’ai vu des coins de rue remplis de cadavres. Ne vous étonnez pas si vos poursuites nous émeuvent peu…. Eh bien, moi, j’ai pris le drapeau noir et j’ai été dire que le peuple était sans travail et sans pain. Voilà mon crime ; vous le jugerez comme vous voudrez … Songez-y bien. S’il y a tant d’anarchistes, c’est qu’il y a beaucoup de gens dégoûtés de la triste comédie que depuis tant d’années nous donnent les gouvernants…. Le peuple n’a ni pain ni travail, et nous voulons la paix de l’humanité par l’union des peuples. Voilà les crimes que nous avons commis. Chacun cherche sa route ; nous cherchons la nôtre et nous pensons que le jour où le règne de la liberté et de l’égalité sera arrivé, le genre humain sera heureux ».

Pour résumer un peu sa vie, on pourrait reprendre la préface des mémoires de Louise Michel, préface rédigée par François Roy, libraire et imprimeur.

Tout le monde connaît, ou croit connaître l’ex-déportée de 1871, l’ex-pensionnaire de la maison centrale de Clermont, la prisonnière devant laquelle viennent enfin de s’ouvrir les portes de Saint-Lazare. Mais il y a deux Louise Michel : celle de la légende et celle de la réalité, qui n’ont, l’une avec l’autre, aucun point de ressemblance. Pour bien des gens, et — pourquoi ne pas l’avouer — pour la grande majorité du public, et surtout en province, Louise Michel est une sorte d’épouvantail, une impitoyable virago, une ogresse, un monstre à figure humaine, disposée à semer partout le fer, le feu, le pétrole et la dynamite… Au besoin on l’accuserait de manger tout crus les petits enfants…

Voilà la légende.

Combien différente est la réalité : Ceux qui l’approchent pour la première fois sont tout stupéfaits de se trouver en face d’une femme à l’abord sympathique, à la voix douce, aux yeux pétillants d’intelligence et respirant la bonté. Dès qu’on a causé un quart d’heure avec elle, toutes les préventions s’effacent, tous les partis pris disparaissent : on se trouve subjugué, charmé, fasciné, conquis.

On peut repousser ses idées, blâmer ses actes ; on ne saurait s’empêcher de l’aimer et de respecter, même dans leurs écarts, les convictions ardentes et sincères qui l’animent.

Émission produite, préparée, présentée et réalisée par Gilles Beg

Programmation musicale:

00’00’’ – Générique – Y aun no te encuentro – Manuel Alejandro Rangel.

00’36’’ – Scheherazade, Op. 35, Rimsky-Korsakov, – Baïka – Nemanja Radulović.

05’22’’ – nocturne N°1 illusions – Nocturnes – Aprelstein.

07’12’’ – Berceuse élégiaque Op. 42Live- Leon Botstein – Ferrucio Busoni.

12’25’’ – Ce qu’on entend dans l´enfer – Marie Jaëll Vol. 2 – Cora Irsen.

15’36’’ – Adagio sostenuto- Farrenc Piano Trios Op 33 – Linos Ensemble.

23’50’’ – Nocturne – Lili and Nadia: In Memoriam – Lili Boulanger.

26’40’’ – Piano Trio A minor- Best Amy Beach- Romantic Chamber of London.

31’30’’ – Nocturne No. 1 in B-Flat Minor – Chopin: Nocturnes – Fazıl Say.

35’56’’ – Tableaux d’une exposition: IV. II – Moussorgsky Alice Ader.

40’41’’ – Lyrae – Camille Pépin: Chamber Music – Ensemble Polygones.

47’32’’ – L’Internationale -Songs of the World Revolution – Bolshoi.

51’09’’ – L’Internationale – L’esprit anarchiste – Choeurs Révolutionnaires.

52’11’’ – Concerto de l’adieu – Christophe Boulier jouent Georges Delerue.

59’59’’ – FIN.

Textes lus dans l’émission :

  1. Extrait du poème Viro Major, de Victor Hugo.
  2. Extraits de La Louve noire, pièce de théâtre de Giancarlo Ciaropica.
  3. Préface des mémoires de Louise Michel rédigée par François Roy.

Sources 

1871 – Louise Michel pendant la Commune de Paris

Louise Michel, une héroïne de la Commune

Louise Michel, anarchiste

Louise Michel, militante anarchiste

Les 150 ans de la Commune : l’origine

Louise Michel : louve et agneau

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.