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La FDSEA et les JA de Lozère contestent l’extension des prairies classées en zones sensibles

En ce début d’année, l’Etat a classé de nouvelles prairies en zones sensibles, et donc interdites au labour, dans le département. Outre le fait de n’en avoir pas été avertis, les syndicats de la FDSEA et des JA de Lozère contestent cette nouvelle cartographie.

En ce début d’année, alors que vient d’entrer en vigueur la nouvelle PAC 2023-2027, la cartographie des prairies classées en zones sensibles a été mise à jour. Ces prairies font partie des zones Natura 2000, c’est-à-dire qu’elles sont source de biodiversité. Pour les préserver, elles sont interdites au labour.

D’après la FDSEA et les JA de Lozère, ce sont plus 27 000 hectares de plus qui sont entrés dans cette catégorie dans le département. Un nouveau classement qui, aux yeux des deux syndicats, ne prend pas en compte les réalités du terrain. Ils dénoncent une absence de concertation de la part de l’Etat, dont ils fustigent un découpage arbitraire, effectué sur la seule base de photographies aériennes.

« Apparemment ils ont pris une référence remontant à 2014, sauf qu’entre temps les surfaces ont bougé, des agriculteurs ont réinvesti des terres parties à la friche« , indique Jean-François Maurin, président de la FDSEA de Lozère. D’après les syndicats, cela toucherait plus de 300 agriculteurs. Lesquels risquent des pénalités sur les aides de la PAC.

Cette dernière détermine en effet plusieurs bonnes conditions de pratiques agricoles et environnementale (BCAE) à respecter. Il s’agit en l’occurrence, dans la nouvelle PAC 2023-2027, de la BCAE 9, qui interdit de convertir ou de labourer les prairies permanentes dans les sites Natura 2000.

« On estime qu’on en [les prairies sensibles, ndlr] a déjà suffisamment en Lozère. On était déjà le département qui en comptait le plus historiquement, et là on est le département où on en a rajouté le plus. On nous empêche de produire sur nos exploitations  » , déplore Jean-François Maurin.

Et de pointer l’effet contre-productif de cette extension des zones sensibles sur le département, en matière d’impact carbone des pratiques agricoles :

Avec le changement climatique que l’on subit, on est obligés de produire plus sur nos surfaces pour faire face aux sécheresses. Donc la conséquence directe de ces prairies sensibles, ça va être qu’on va devoir acheter du fourrage à l’extérieur. Donc le bilan carbone est catastrophique. Et je pense que les pouvoirs publics ont pas pris conscience de cela.

Jean-François Maurin

Pour protester contre cette extension des zones classées en prairies sensibles, les JA et la FDSEA ont manifesté jeudi 13 avril dernier, place Urbain V, à Mende. Ils ont également pu rencontrer le préfet. Pour le moment, comme indiqué par les JA de Lozère sur leur page Facebook, il a été validé qu’aucune sanction financière n’impacterait les agriculteurs concernés par ce nouveau classement. 

Ecoutez Jean-François Maurin, président  de la FDSEA de Lozère:  :

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