Les micro-crèches lozériennes sont-elles en danger ?
La semaine dernière, un décret signé de la député socialiste Céline Hervieux a été adopté par le parlement. Il comporte quatre mesures d’urgence dans le domaine de la petite enfance comme par exemple, la volonté d’améliorer la formation des personnels de crèches. Ce texte de loi intervient après le scandale de la mort, il y a bientôt 3 ans, d’une fillette de 11 mois dans une crèche privée de Lyon et la récente publication du livre enquête « Les ogres » du journaliste Victor Castanet qui a mis en lumière les problèmes de maltraitance et de lobbying des groupes privés lucratifs de la petite enfance. Dans ce contexte, il est également en projet de retirer les dérogations accordées aux micro-crèches privées ! Arrivées il y a environ 15 ans, ces toutes petites structures n’ont pas les mêmes obligations que les crèches pouvant accueillir plus de 12 enfants en simultané. Une simplification juridique pour plus de flexibilité remise en question, notamment au niveau des diplômes des encadrants, explique Cyrille Godfroy, secrétaire général du Syndicat natation des professionnels de la petite enfance (SNPPE).
Pour une partie de la profession, notamment les grands groupes privés, cette demande de changement coince, invoquant un secteur déjà en pénurie de personnels. En Lozère, si aucune micro-crèche n’est privée, cette suppression de dérogation pourrait aussi impacter les micro-crèches communales ou associatives comme celle de Tournicoton situé à Pont de Montvert. Des complications notamment au niveau de l’obligation de présence de deux personnels minimum à l’ouverture et à la fermeture des crèches. Marie Mouret, éducatrice de jeunes enfants et référente technique de la micro-crèche.
Autre problème invoqué en Lozère : le manque de personnel
Il est déjà difficile de trouver des candidats, bien sous des candidates. Recruter des personnels diplômés d’Etat niveau bac + 3 semblerait plus compliqué… Pas pour le syndicaliste Cyrille Godfroy, qui y voit une opportunité de faire évoluer positivement la reconnaissance et la carrière des professionnelles de la petite enfance.
Hier après-midi, la Ministre de la santé, Catherine Vautrin est allée dans ce sens. Dans un courrier adressé à l’Association des maires de France, elle a réaffirmé la responsabilité des gestionnaires de structure pour accompagner les parcours de carrière. Elle a également rassuré sur la mise en place de mesures dérogatoires pour les personnels déjà en poste et des nouvelles normes appliquées au recrutement seulement à partir de septembre 2026. Une manière de laisser le temps aux personnels de s’adapter aux nouvelles exigences professionnelles.
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