Prairies sensibles et prédation du loup au cœur des préoccupations des JA de Lozère en 2024
Vendredi 12 janvier, les Jeunes agriculteurs (JA) de Lozère ont présenté leurs vœux à la presse pour la nouvelle année. L’occasion de tirer le bilan de 2023 et de faire point sur les enjeux du syndicat pour 2024.
Parmi les dossiers au cœur des préoccupations du syndicat pour cette nouvelle année : les prairies sensibles, c’est-à-dire interdites au labour.
Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle PAC (2023-2027), la carte des prairies classées en zone sensible a été mise à jour l’année dernière. Désormais, cela concerne environ 1,2 million d’hectares en France, dont 89 000 en Lozère. Soit un rajout de plus de 27 000 hectares, l’un des plus importants volumes comparé aux autres départements, souligne le syndicat lozérien.
Au printemps dernier, les JA et la FDSEA de Lozère s’étaient alors mobilisés pour contester ce nouveau classement et fustiger le fait de n’avoir pas été avertis de sa réactualisation.
D’après les deux syndicats agricoles, environ 300 nouvelles exploitations sur les 2000 que compte le département, sont désormais concernées par cette nouvelle cartographie. Laquelle implique des sanctions financières au niveau des aides de la PAC pour les agriculteurs qui ne la respecteraient pas.
Depuis, les discussions patinent pour renégocier ce classement auprès des services de l’État. Aussi le syndicat envisage-t-il cette année de monter d’un cran. Hervé Boudon, président des JA de Lozère :
Autre sujet préoccupant : la prédation du loup. Si en un an, le nombre de bêtes tuées dans le département a baissé, les attaques ont en revanche augmenté : + 20% en 2023 par rapport à 2022, selon le syndicat. La pression sur les éleveurs reste donc tout aussi importante voire plus, soutient Hervé Boudon.
Ce dernier déplore en outre qu’à la différence des ovins, les attaques de loup contre les bovins ne soient quasiment jamais reconnues comme telles par l’administration. Ce qui in fine, se traduit par une sous-évaluation du nombre réel d’attaques subies par les éleveurs, soulève Hervé Boudon.
En dépit de ces deux sujets de préoccupation, 2023 s’est néanmoins avérée être un bon cru concernant les installations. Elles ont en effet atteint un niveau record avec un total de 89 installations aidées (en majorité en élevage ovin et bovin) l’an passé, contre 80 en 2022.
Preuve pour le syndicat que le métier d’agriculteur a de beaux jours devant lui. Changer l’image désuète du monde agricole fait d’ailleurs partie des vœux des JA de Lozère pour 2024.