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Un an après son lancement, l’échec du dispositif MonParcoursPsy

C’est un bilan pour le moins mitigé. Un an après son lancement, le dispositif MonPsy suscite toujours un rejet massif de la part des psychologues. Entre mauvais suivi du patient, et des critères pour en bénéficier jugés trop restrictifs et discriminants, les critiques sont nombreuses.

Un an après son lancement, le bilan du dispositif MonPsy – rebaptisé depuis MonParcoursPsy – laisse plus qu’à désirer. Présenté par le gouvernement comme une réponse au problème de santé mentale après la crise du covid, ce dispositif vise à donner accès à 8 séances remboursées par an chez un psychologue.

Il pose toutefois plusieurs conditions : d’une part, seules les personnes souffrant de troubles dits « légers à modérés », et non considérés comme étant à risques suicidaires peuvent en bénéficier. D’autre part, ces consultations doivent au préalable être prescrites par un médecin.

Des conditions que dénoncent depuis le début les psychologues libéraux, qui sont 97% en France à n’y avoir pas souscrit. Un boycott massif qui explique en bonne partie l’échec de ce dispositif.

En Lozère, aucun des 18 psychologues travaillant en libéral n’a voulu être conventionné dans l’annuaire MonPsy. Seul un psychologue-clinicien, basé à Villefort, y figure. Parmi les premiers griefs pointés par Emeline Camalet, psychologue libérale lozérienne :

La question de la prescription médicale, déjà, pose problème. Parce que cela va à l’encontre d’un libre accès au psychologue. Ensuite, les critères d’éligibilité. Par exemple : un enfant qui présente un trouble de l’attention avec hyperactivité n’a pas accès à ce dispositif. […] Faire du tri dans nos patients c’est non.

Emeline Camalet, psychologue libréale en Lozère

Constat partagé par Murièle Sacchelli, psychologue-clinicienne en institution en Lozère. Pour elle, MonPsy s’inscrit aussi dans « un délitement du service public » : « C’est un dispositif qui met en avant le fait de proposer des consultations gratuites. Or, cela existe déjà dans ce qu’on appelle les Centres médico-psychologiques. […] On fait porter maintenant aux libéraux ce qui normalement relève d’un service public d’Etat. »

D’après les chiffres communiqués par le ministère de la Santé en début de mois, en un an, seuls près de 100 000 patients ont bénéficié de MonPsy, avec en moyenne 4 consultations effectuées. De plus, à peine 11% d’entre eux sont dés bénéficiaires de la CMU, alors que le dispositif visait particulièrement les public précaires. 

Dans une vidéo publiée sur son compte Twitter, le 5 avril, le ministre de la santé s’est pour sa part  félicité de la réussite de MonParcours Psy, qu’il qualifie de « révolutionnaire ». 

Ecoutez Emeline Camalet et Murièle Sacchelli :

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